Hélène Gosselin Trudeau

Je suis native de Sherbrooke, baptisée à la paroisse Saint-Jean-Baptise.

J’étais l’ainée d’une famille de neuf enfants vivants. J’étais très heureuse
d’aider maman, car maman aimait travailler à l’extérieur et
moi mon grand plaisir était de m’occuper de la maison.
Comme nous demeurions à une heure de marche de l’église, j’allais à la
messe le dimanche avec mon père et à cette époque, l’église Saint-JeanBaptiste, était bondée à pleine capacité et comme nous arrivions souvent
à la dernière minute, nous devions rester debout à l’arrière de l’église.
Pour se rendre à l’école, il fallait marcher un mille et quart matin et soir;
au printemps, nous allions, le midi, manger à la maison. Mes parents
ont acheté une ferme à St-Mathias-de-Bonneterre, nous avons toujours demeuré sur une ferme. Je
n’aurais pas aimé marier un fermier pour tout le travail extérieur qu’il y avait à faire car ce n’était pas
fait pour moi. En effet, encore aujourd’hui, je choisis les heures où le soleil est moins ardent, pour
l’entretien de mes fleurs.
N’ayant pas eu la chance d’avoir mon certificat du Ministère pour ma 7e
année, à l’école de cet endroit, mes parents m’ont inscrite à l’école Sainte-Marie à Sherbrooke.
C’est grâce aux religieuses si j’ai eu la chance de continuer mes études. En effet, à la fin de l’année, les religieuses voulaient que je continue mes études alors celles-ci ont offert à mes parents
de participer monétairement afin de payer mes deux ans de Pensionnat à Danville, puis les deux
autres années à l’École normale avec les Sœurs de la Congrégation Notre-Dame.
L’année suivant mon école normale, j’ai obtenu un contrat, dans une école rurale à 7 divisions,
de la première à la septième année. Après, j’ai enseigné dans un couvent où il n’y avait qu’une
seule division, mes p’tites filles de 4e
année.
Je me suis mariée à 21 ans avec Richard Trudeau. Malheureusement, en me mariant, je perdais
le droit d’enseigner. Nous avons demeuré à Highwater dans le canton de Potton où nous avons
élevé nos huit enfants. Attentive, dévouée à ma famille, j’ai encouragé mes enfants à continuer
leurs études pour avoir des connaissances qui leur permettront de bien gagner leur vie.
Suite à un grand besoin d’enseignants, j’ai accepté de combler un poste vacant. Après deux ans
à ce poste, j’ai dû donner ma démission car j’étais enceinte.
Quelques années ont passé. Deux autres enfants se sont ajoutés à la famille. Lorsque le benjamin entra à la maternelle, on me demanda de faire de la suppléance, ce qui me donna le goût
de retourner à mes amours, l’enseignement.

Sachant que la Commission scolaire avait comme politique d’engager que des bacheliers c’est
ainsi qu’à 50 ans, je suis retournée aux études pour avoir mon bac au BEPP. L’année suivante,
comme j’avais pris le goût d’étudier, j’ai fait un certificat, le PPMF « Programme de Perfectionnement des maîtres en Français. » J’ai apprécié particulièrement mon prof. de français écrit. Ces
données étaient concrètes ce qui m’a aidée à monter mes cours.
J’ai enseigné un total de 18 belles années.
Ma décision d’arrêter d’enseigner a été dictée par l’état de santé de mon mari. Hospitalisé à
quelques reprises cela nous aida à prendre la décision de déménager à Sherbrooke pour se rapprocher des hôpitaux.
Les 5 dernières années de ma vie conjugale, je fus une proche aidante de mon mari. Il me faisait
pleinement confiance. À son décès, j’ai eu de bonnes amies pour m’aider à vivre mon deuil. Ces
dernières m’invitèrent à accepter un poste de marguillère à la paroisse. Je commençais par refuser mais suite à ces demandes multiples j’ai demandé : « Seigneur que veux-tu que je fasse? »
puis suite à une conférence de Gérard Marier et selon son habitude à la fin de ses exposés, il
donnait une parole de la bible à chacun. Pour ma part, ce fut : « Vas-y t’es capable! » Cette parole
m’a décidée de finalement accepter de devenir marguillère. J’ai eu un terme de trois ans, mais
comme l’église fermait (l’église du Très-Saint-Sacrement) j’ai accepté de continuer jusqu’à la fin.
À ma plus grande peine, l’obligation d’une opération d’urgence, fit que je ne pus assister à la
dernière messe de cette paroisse, le 28 mai 2006.
De plus, je me suis occupée de la FLG, puis j’ai fait des appels pour la chaine téléphonique au
moins dix ans.
Après mon opération, le responsable de la liturgie à l’église de Saint-François d’Assise m’invita à
les rejoindre à ce comité. Ce que je fis durant 7 ans.
Par la suite, j’ai opté pour faire du bénévolat à l’hôpital. Ainsi, je devins « ministre extraordinaire
de la communion » auprès des malades, le dimanche matin. Ce certificat est signé par l’Archevêque.
J’ai reçu un remerciement spécial pour avoir visité des personnes en résidence durant 5 ans. On
m’a remis à l’occasion de la semaine du bénévolat une reconnaissance qui confirme : « De la
compassion à l’action, merci pour votre dévouement. » Quelle belle attention de leur part!
Encore aujourd’hui, j’aime rencontrer des gens; en effet, les samedis et certains jours de fête je
fais l’accueil à Saint-Benoît-du-Lac de 4 à 7 fois par année; ensuite, selon mes disponibilités, j’offre des heures de bénévolat à « Héma Qc », et cela, à des endroits différents.
Tant que j’aurai de l’énergie, je ferai du bénévolat car cela me garde vivante.

Hélène Gosselin Trudeau