DES MEMBRES AGISSENT POUR L’ÉDUCATION, avril 2023

DES MEMBRES AGISSENT POUR L’ÉDUCATION

Ces ateliers se sont tenus au Cégep et ont réuni des étudiants et des intervenants de tous les milieux d’éducation. Le Forum citoyen Parlons Éducation circule dans 17 villes du Québec ce printemps dans le but de dégager des consensus pour améliorer l’éducation.

Voici les 17 recommandations qui ont été présentées par le Comité d’action sociopolitique du secteur.

FORUM CITOYEN PARLONS ÉDUCATION

Nous sommes un groupe de six retraité.e.s de l’éducation*. Afin que tous les élèves soient mis en valeur en fonction de leur potentialité, nous souhaitons que toute la société québécoise fasse de l’éducation une réelle priorité et qu’elle investisse les ressources financières nécessaires, incluant la mise-à-jour du parc immobilier.

THÈME 1 : LA MISSION D’AUJOURD’HUI ET DE DEMAIN

1- Notre groupe est d’accord que instruire, socialiser et qualifier devraient être au cœur de la mission de l’école et nous donnons notre appui aux mesures suivantes qui sont évoquées dans le document de présentation: former l’intelligence émotionnelle, pratiquer le dialogue philosophique, développer la littératie financière et informatique.

2- Il est urgent de s’occuper de la condition physique des élèves, qui est dans une baisse alarmante, en augmentant la quantité d’activités physiques journalières : l’OMS recommande 60 minutes d’activité physique modérée par jour comme le recommandent plusieurs spécialistes ici aussi. Les modalités devront être établies selon notre contexte actuel, par exemple : la part de l’école, la part de la famille et d’autres acteurs dans la société.

À 17 ans, 58% des gars et 70% des filles se retrouvent sous le seuil de protection de la santé, risquant une panoplie de maladies, par exemple : du diabète de type 2 à 12 ans, des artères bouchées à 22 ans.

(La Presse, 7 décembre 2022, Actualités, écran 2 : dossier de Gabriel Béland sur les recherches de Mario et Martin Leone.)

3- Il faudrait agir de façon encore plus importante pour contrer les phénomènes de violence sexuelle à l’école, en abordant les actes de violence et le consentement, puisque 62% des signalements à la police sont faits par des personnes de moins de 18 ans.

(La Presse, 4 février, Débats, écran 7 : Florence-Olivier et Marie-Emmanuelle Genesse, spécialiste en violence sexuelle et conjugale, doctorantes en droit)

4- La violence scolaire contre le personnel des écoles accuse une présence importante selon un sondage effectué en Estrie par la firme Aramis pour la période de septembre à novembre 2022. D’après monsieur Richard Bergevin, président du syndicat du personnel enseignant (SEE), la solution serait d’augmenter le nombre de personnes en psychoéducation et en techniques de l’éducation, de diminuer le nombre d’élèves par classe et de mettre en place des protocoles d’intervention plus efficaces.

Avec un taux de réponse de 33%, le sondage révèle qu’il y eut 1780 victimes(42%) de violence verbale ou physique, soit en moyenne 137 par jour, en moyenne 6 fois par jour par personne; 27% des personnes ont qualifié l’aide d’insuffisante, 49% affirmé que les procédures d’aide n’étaient pas connues ou pas claires ou pas efficaces; 25% des nouvelles personnes ont quitté et 50% des nouvelles personnes entrées furent victimes de violence.

(La Tribune, 13 février : Lilia Gaulin, journaliste.)

5- En s’inspirant de l’approche finlandaise, pourquoi ne pas se centrer sur l’émergence naturelle du plaisir d’apprendre et éviter les nombreuses évaluations liées à des bulletins à date fixe dans le contexte d’une fixation démesurée sur la réussite à tout prix.

(La Presse, 5 janvier, Débats, écran 6: Joël Boucher, directeur d’école.)

6- Le bulletin noté reflète surtout la comparaison et la compétition entre élèves; les bulletins par objectifs ou notés par lettres et les portfolios furent aussi utilisés. Notre groupe pense que l’évaluation et le bulletin devraient indiquer les forces et les faiblesses de l’élève dans les différents domaines d’apprentissage du primaire jusqu’à la 2e secondaire au moins.

7- Concernant la lecture à l’école comme ailleurs, serait-il préférable de prescrire au lieu de proscrire et de laisser le personnel de l’enseignement exercer son expertise dans ce domaine, ce personnel qui encourage continuellement les étudiants à lire?

(La Presse, 7 janvier, Débats, écran 7: Nathalie Collard, journaliste

et 18 février, Débats, écran 11: Virginie Dostie-Toupin, auteur et mère de 4 enfants)

8- La dégringolade du français écrit, à qui la faute? C’est la faute de l’orthographe que notre société se refuse à amincir, comme l’ont fait les Espagnols et d’autres. Cependant, la maîtrise de la langue consistera toujours d’abord à concevoir, organiser et transcrire ses idées en phrases bien construites, avec un vocabulaire riche et précis, d’après monsieur Calvé.

Notre groupe considère que l’usage de la langue modifiée devrait être obligatoire quand il y aura une plus grande simplification de la langue.

(La Presse, 28 janvier, Débats, écran 8:Pierre Calvé, professeur de linguistique, retraité)

9- Parlons de la langue partagée qui n’est pas une entité (il faut préserver toutes les identités et non une seule). Les moyens suivants pourraient être mis en œuvre: former toutes les personnes visant l’enseignement et implanter la formation continue, consacrer plus de temps au français, impliquer les les jeunes personnes immigrantes qui sont excellentes en français, étendre la loi 101 au Cégep (à Montréal, 52 à 53% sont diplômés en anglais) et soutenir les universités francophones.

(La Presse, 4 février, Débats, écran 6 : Mathieu Bélisle essayiste)

10- Dans le nouveau programme de Culture et Citoyenneté Québécoise, ne serait-il pas souhaitable que les élèves venant souvent de différents horizons soient considérés comme des individus sur la base universelle des droits de l’homme?

(La Presse, 10 janvier, Débats, écran 7: Nadia Malbrouk, rassemblement pour la laïcité)

THÈME 2 : ÉQUITÉ POUR TOUS LES ÉLÈVES

11- Il est important de s’occuper sans délai de nos élèves qui sont en difficulté (ils sont passés de 100,000 en 1999 à 250,000 maintenant, soit un jeune sur quatre), qui échouent ou qui quittent l’école sans diplomation de DES (30%) ou de DEP (40%).

Monsieur Égide Royer propose les solutions suivantes : qu’on offre plus de modèles de réussite éducative,que tous les acteurs de la société travaillent en collaboration sur ce sujet et que le ministère en fasse plus lui aussi, entre autres en revalorisant le personnel enseignant et en augmentant leur nombre.

(La Presse, 11 décembre 2022, Contexte, écran 7 : Alexandre Sirois, journaliste )

12- Notre groupe propose que les écoles privées accueillent plus d’élèves en difficulté et qu’elles les gardent durant tout leur parcours. De plus, que le coût des écoles privées soit entièrement assumé par les parents, sans subvention de l’État.

13- À propos des écoles à programmes particuliers, à partir du principe finlandais de l’émergence naturelle du plaisir d’apprendre et de celui de la motivation super importante, notre groupe propose l’élargissement de ce type d’école à toutes les clientèles. Ainsi, même l’élève en difficulté aurait accès à un programme particulier adapté à ses besoins et à ses capacités.

THÈME 3 : VISER L’INCLUSION SOCIALE ET CULTURELLE DE TOUS

14- Comme l’école ne répond pas aux besoins de tous les élèves, ne pourrait-on pas offrir des modèles d »écoles qui accueilleraient les élèves qui n’entrent pas dans le moule; comme, par exemple, l’école Educaré et l’école Fablab pour autochtones.

(Télé-Québec, l’émisssion L’avenir nous appartient, saison 3, no 1)

15- Au-delà des programmes particuliers qui ont leur pertinence, ne faudrait-il pas centrer nos efforts sur une pédagogie plus stimulante et plus innovante pour susciter une meilleure motivation d’apprendre chez les élèves, en insistant davantage sur les savoir-faire et les savoir-être comme la pensée critique, la citoyenneté, la collaboration, etc.

(La Presse, 3 février, Débats, écran 7: Ugo Cavenaghi et Isabelle Senécal du Collège Ste-Anne.)

THÈME 4 : RESPECTER ET VALORISER LES COMPÉTENCES PROFESSIONNELLES

16- Nous sommes d’accord pour améliorer les conditions de travail et les salaires de tous les personnels

tout en leur reconnaissant une plus grande autonomie

qui leur permette de se centrer sur le développement humain

et non sur sur les résultats (gare à GAR – gestion axée sur les résultats),

en accélérant la permanence des nouveaux tout en réduisant la précarité,

en réduisant le nombre d’élèves par classe

prioritairement pour les classes ayant des élèves en difficulté,

en appliquant un protocole adéquat contre la violence à l’école,

en allégeant la charge du personnel enseignant de sorte qu’on lui accorde plus de temps à la planification de l’enseignement, moins de temps à la surveillance et à l’implication dans différents comités,

en ajoutant des ressources.

Nous croyons aussi qu’il faut assouplir les conditions d’accès à l’enseignement

en accompagnant les personnes non-qualifiées vers la qualification,

en assouplissant les conditions pour la maîtrise qualifiante

incluant pour le personnel déjà en classe,

en adaptant les horaires aux études-travail et à la vie personnelle,

en améliorant la formation initiale à la gestion de classe

tout en favorisant le support des personnes retraitées à l’insertion professionnelle,

en ayant un personnel plus stable pour une réelle équipe-école,

en favorisant les équipes-écoles qui permettent l’innovation et la stimulation,

en accordant plus de temps de rencontres entre le personnel enseignant

de même qu’entre ce personnel et les spécialistes.

(La Presse, 8 mars, débats, écran 6 : Suzanne G. Chartrand et Geneviève Sirois, Debout pour l’école)

17- Concernant le personnel enseignant, il serait souhaitable d’intégrer le développement professionnel à leur tâche, de mesurer l’impact de leurs pratiques sur la réussite, de favoriser plus de collaboration pour utiliser leurs forces et de faire en sorte qu’ils aient plus de temps pour planifier leur enseignement.

(La Presse, 3 février, Débats, écran 7 : Ugo Cavenaghi et Isabelle Senécal du Collège Ste-Anne.)

Groupe d’échange de retraité.e.s de l’AREQ section Sherbrooke-Est et les environs

Jeanne Chantal Bélanger, secteur Coaticook

Angèle Berger, secteur Sherbrooke-Est et les environs

Francine Charest, secteur Sherbrooke-Est et les environs

Guy Forget, secteur East Angus

Claire Gagnon, secteur Sherbrooke-Est et les environs

Robert Tremblay, secteur Coaticook

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* AREQ : Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec